
Jeudi 7 juillet 2022, Epulu, République démocratique du Congo - Aujourd'hui, un consortium d'agriculteurs, d'organisations de développement et de conservation, d'entreprises, d'acteurs gouvernementaux, d'universités et d'instituts de recherche annoncent une collaboration innovante axée sur un paysage afin d'assurer l'avenir de la Réserve de faune à okapis (RFO) et de stimuler l'économie locale en soutenant la production de cacao durable. La RFO est un site du patrimoine mondial de l'UNESCO dans la province de l'Ituri en République démocratique du Congo.
Conscients du rôle qu'ils peuvent jouer dans la lutte contre la déforestation causée par le cacao, tout en soutenant les moyens de subsistance des agriculteurs, les partenaires de cette initiative ont adhéré à une ambitieuse « déclaration d'intention », qui définit une vision commune pour aider les agriculteurs à produire du cacao durable sans provoquer de déforestation. Cette déclaration marque le début d'un partenariat unique, axé sur le paysage, qui s'appuie sur une action collective pour assurer l'avenir de l'un des écosystèmes forestiers les plus importants au monde. Les signataires incluent l'Institut du Bassin du Congo de l'Université de Californie à Los Angeles, l'Institut international d'agriculture tropicale, l'organisation à but non lucratif Rikolto et la Wildlife Conservation Society, opérant avec le soutien de l'Agence américaine pour le développement international (USAID).
Les acteurs locaux de la chaîne de valeur du cacao, notamment la coopérative Cacao Okapi et l'Union des planteurs de cacaoyers du Congo (UPCCO), participeront également, ainsi que les acteurs mondiaux du secteur privé, parmi lesquels ZOTO, Silva Cacao et CocoaSource sont les premiers à agir. Le gouvernement provincial de l'Ituri s'est engagé à créer un environnement institutionnel favorable. Le partenariat est axé sur la protection de la zone entourant la Réserve de faune à okapis, une zone protégée qui abrite une biodiversité étonnante dans la province de l'Ituri, dans l'est de la RDC.
Les cacaoyers, les plantes qui nous donnent le chocolat, poussent dans les forêts tropicales les plus vulnérables du monde. Cependant, notre amour du chocolat a un coût. En Afrique de l'Ouest, 70 % du cacao mondial est produit, mais plus de 90 % de leurs forêts ont disparu au cours des 100 dernières années, en partie à cause de la production de cacao. Les consommateurs et les entreprises sont de plus en plus conscients de la nécessité de produire du cacao sans causer de dommages environnementaux, mais la demande insatiable pour plus de chocolat, combinée au changement climatique, crée une pression pour convertir de nouvelles zones de forêts riches en biodiversité en Afrique à la production de cacao.
Le monde a désespérément besoin de solutions permettant de produire la nourriture dont les gens ont besoin tout en protégeant les forêts tropicales, a déclaré Virginia Zaunbrecher, directrice associée de l'Institut du Bassin du Congo (CBI) à l'Université de Californie, Los Angeles (UCLA).
Ce groupe élabore une solution durable à ce défi qui fournira aux gens le chocolat qu'ils aiment tout en protégeant cette forêt essentielle et en soutenant les agriculteurs qui y vivent. La République démocratique du Congo représente l'une de ces nouvelles frontières. La production de cacao ici, en particulier dans les régions troublées du nord-est, les provinces de l'Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, a connu une croissance rapide, les exportations ayant triplé entre 2016 et 2020. Cela a donné un coup de pouce de bienvenu à l'économie locale de la région, mais entraîne également la perte des forêts du pays, mondialement importantes pour leur biodiversité et leur rôle dans l'atténuation du changement climatique.
Nous avons vu ailleurs à quelle vitesse les forêts peuvent être perdues ou dégradées en raison de la production non durable de cacao, a souligné Jean Paul Kibambe, directeur de la Wildlife Conservation Society, RDC.
Nous avons maintenant une fenêtre d'opportunité autour de la Réserve de faune à okapis pour inverser ce récit, et montrer comment les exploitations de cacao et les agriculteurs peuvent être un moteur pour la stabilité, la sécurité économique et la protection de la biodiversité, donc j'exhorte les autres entreprises de la chaîne d'approvisionnement à rejoindre cette collaboration, et à soutenir ces efforts.
Nous sommes ravis de voir tant de parties prenantes engagées dans la protection des forêts et la conservation de la biodiversité tout en soutenant les agriculteurs avec les meilleures pratiques dans la production de cacao afin d'améliorer les revenus des ménages tout en encourageant le développement durable, a noté Paul Sabatine, directeur de la mission USAID RDC.
Le partenariat cherche à créer un modèle qui concentre la production de cacao dans certaines zones, tout en évitant la déforestation dans d'autres espaces extrêmement précieux pour la conservation. Il offrirait un nouveau modèle pour protéger les forêts tout en soutenant les moyens de subsistance locaux dans ces zones avant que celles-ci ne soient confrontées à une déforestation généralisée.

Contacts médias :
Matt LEGGETT, Directeur associé, Produits durables et engagement du secteur privé, WCS - mleggett@wcs.org
Jean-Paul KIBAMBE, Directeur Pays, WCS RDC - jpkibambe@wcs.org Gabriel GELIN, Responsable régional de la communication pour l'Afrique centrale et le Golfe de Guinée, WCS - ggelin@wcs.org

