
Les femmes sont responsables de plus de la moitié de la production alimentaire mondiale, tout en étant aussi les gardiennes de l’environnement et de la biodiversité. Du 16 au 18 octobre 2024, le ministère de l’Agriculture et de la Sécurité Alimentaire de la province du Sud‑Kivu, en collaboration avec Rikolto en RDC et les partenaires du consortium AID‑I/GLR (un projet d’accélération agricole par l’adoption des innovations agricoles approuvées par IITA‑CGIAR, financé par USAID), a organisé une série d’activités dans les territoires de Walungu et Mwenga afin de mettre en lumière ce que font les femmes rurales et inciter les producteur·rice·s à adopter les bonnes pratiques agricoles pour augmenter la productivité et combattre la malnutrition aiguë dans cette partie de la province.
200 leader·euse·s/producteur·rice·s, dont 120 femmes et 80 hommes de Mulamba et Birali, ont bénéficié d’une formation sur la prévention et la lutte contre la malnutrition en adoptant une sélection variétale fortifiée des semences dans leur système de production agricole afin d’accroître la production saine répondant aux besoins nutritionnels de leurs ménages.
Ces événements ont touché directement plus de 1 000 personnes et plus de 10 000 via les informations diffusées dans différentes radios communautaires présentes lors des activités à Mwenga et à Walungu.
Le formateur Bachishoga Emery, nutritionniste de la zone de santé de Kaniola en territoire de Walungu, a profité de l’occasion pour rappeler aux participant·e·s leur rôle communautaire dans la lutte contre la malnutrition, notamment auprès des femmes enceintes, femmes allaitantes (FEFA) et des enfants.
Des séances d’expositions de denrées alimentaires, de pratiques culinaires et d’explications des technologies promues par l’initiative AID‑I sous financement de USAID ont été organisées.
Dans les territoires de Walungu et Mwenga, les producteur·rice·s encadré·e·s par les organisations membres du consortium AID‑I/GLR ont exposé différents produits végétaux et semences agricoles mis à la disposition des paysan·ne·s de ces territoires pour lutter contre la malnutrition aiguë identifiée en province du Sud‑Kivu.
Rikolto, par le biais de sa chargée de la production agricole et de la sauvegarde environnementale, a remis des semences de différentes variétés aux bénéficiaires, dans l’objectif de les encourager à privilégier les activités champêtres.
« Aujourd’hui, le consortium AID a réuni les producteur·rice·s de Mulamba et Birali pour célébrer ces deux journées ensemble. À cette occasion, nous avons fait passer le message selon lequel tout le monde a le droit à l’alimentation et nous devons tous investir dans la production afin que les gens mangent en qualité et en quantité, mais aussi pour améliorer les conditions de vie en milieu rural. Nous avons choisi de faire ces activités dans ces groupements parce qu’au niveau de la province, il est prouvé que le taux de malnutrition est élevé à Mulamba et à Mwenga. Rikolto et ses partenaires ont mis à leur disposition des semences de différentes variétés afin de permettre à ces mères nourricières de Walungu (Mulamba) et Mwenga (Birali) de nourrir la nation, comme le précise le thème national de la célébration de la Journée dédiée à la femme rurale », a fait savoir Lydie Kasonia.
À leur tour, les bénéficiaires ont présenté aux partenaires quelques produits agricoles et du bétail, des spécialités de Mulamba et Birali, ces villages des territoires de Walungu et Mwenga.
Un acte accueilli à bras ouverts par les bénéficiaires, qui souhaitaient simplement un coup de pouce pour diversifier les cultures dans leurs champs.
« Nous venons de recevoir les semences. Nous avons déjà entendu différents témoignages dans d’autres villages que ces petits paquets produisent énormément si l’on sème en suivant les formations. Je vais très bien utiliser ces semences, premièrement pour avoir de la bonne nourriture chez moi et combattre la malnutrition, mais aussi pour vendre et avoir de quoi scolariser mes enfants », fait savoir Iragi Justin, habitant et producteur de Mulamba.
À Chiza Rushaiza, productrice de Mulamba, d’ajouter :
« Nous sommes très content·e·s de cette marque de considération. Comme je viens de recevoir les semences, je vais semer et produire d’autres semences afin de partager avec d’autres producteur·rice·s. Merci aux partenaires ! »
Il faut savoir qu’en tant que productrices, les femmes ont appris à faire face et à s’adapter aux changements climatiques, par exemple en pratiquant une agriculture durable en harmonie avec la nature, en adoptant des semences résistantes à la sécheresse, en employant des techniques de restauration et de gestion biologiques du sol, ou en menant des efforts de reboisement et de restauration à l’échelle de la communauté.

