
La production de café Arabica en République Démocratique du Congo est confrontée à de sérieuses difficultés, en raison notamment des prix très bas sur le marché mondial. Les producteur·rice·s dépendent encore largement d’intermédiaires qui commercialisent leur café sans leur offrir de services en retour. Pour y remédier, notre programme accompagne les producteur·rice·s de café dans la création de coopératives dédiées au traitement du café de qualité et facilite leur mise en relation avec des acheteur·euse·s de café gourmet.
La demande mondiale de café de qualité est en augmentation, mais la production de café est en danger. La hausse des températures, le mauvais temps et les catastrophes naturelles menacent les flancs de montagne, indispensables à la prospérité des grains de cette plante de haute altitude.
La production de café Arabica en République démocratique du Congo fait face à de sérieuses difficultés, notamment à cause des prix bas sur le marché mondial. Les producteur·rice·s dépendent d’intermédiaires qui vendent leur café sans offrir de service en retour. Beaucoup de producteur·rice·s de café sont exploité·e·s par ces intermédiaires, qui proposent des crédits pour la récolte la plus récente à des tarifs extrêmement bas. En conséquence, iels doivent lutter pour survivre.
À cela s’ajoute une taxation excessive comparée à celle des pays voisins, ainsi qu’une complicité systématique de certains départements d’État dans l’exportation frauduleuse du café congolais. Le volume de café exporté via des voies officielles est réduit jusqu’à un dixième de la capacité. De plus, le café congolais souffre d’une réputation médiocre, et les producteur·rice·s de café de qualité ne sont pas correctement récompensé·e·s, car iels n’ont pas un accès direct au marché international.
Notre programme soutient les producteur·rice·s de café dans la création de coopératives pour le traitement du café de qualité et les met en relation avec les acheteur·se·s de café gourmet. Ces coopératives sont organisées autour de micro-stations de lavage, chacune desservant cent membres possédant des champs de café dans les environs. Chaque micro-station de lavage constitue une section de la coopérative.

Le café congolais est si riche en saveur. Vous en serez accro.
Cinq coopératives ont été mises en place et enregistrées légalement : Kawa Maber (Mahagi), Bblo Kawa (Djugu), Kawa Kanzururu (Rwenzori), Kawa Kabuya (Beni-Lubero), SCPNCK (île d’Idjwi).
Chaque caféiculteur·rice qui est devenu·e membre d’une des quatre coopératives de café a contribué $50 en argent liquide ou en nature pour les matériaux de construction et travaille pour construire une micro-station de lavage, pendant que le programme a aidé en fournissant les équipements (dépulpeuse, treillis, filet d'ombrage, toitures des hangars de séchage, hygromètre, etc.).
Il y a 123 micro-stations de lavages en opération (avril 2020, toutes pas encore indiquées sur Google Maps) et des dizaines en préparation. Il y a 5 employés par micro-station de lavage opérationnelle (responsables pour traitement après récolte et pour contrôle de qualité), en créant au total 520 nouveaux emplois. 27 employé·e·s travaillent pour les coopératives.
Autre résultat atteint, c'est l'accès facile aux nouvelles plantations de café, menant au renouvellement des plantations. La productivité ne cesse d'augmenter: le volume des 5 coopératives augmente chaque année.
Avant le début de saison, les coopératives signent des contrats de livraison avec les acheteur·euse·s. Ces contrats servent comme garantie auprès des institutions de crédit. Ce crédit permet aux coopératives de traiter le café dans les meilleures conditions pour produire du café de qualité supérieure.
La qualité du café est améliorée significativement. Comme conséquence, le revenu des familles de producteur·rice·s a doublé jusqu’à tripler dans une année et demie. Beaucoup de producteur·rice·s indiquent que, maintenant, ils peuvent facilement payer les frais scolaires de leurs enfants. Il y a moins d’exclusions d’école de pauvres enfants.
La charge de travail des femmes a diminué beaucoup : elles ne font plus le traitement à la maison. Assez d’hommes ont cédé une part significative de leurs caféiers à leurs femmes, menant à une indépendance économique plus grande pour les femmes.
Suite aux efforts de plaidoyer, les 4 services étatiques contrôlés par le Ministère des Finances ont diminué le paiement de leurs prestations de plusieurs % à 0,25% de la valeur FOB du café. Un seul d’entre eux (DGDA) prélève la taxe pour tous les 4 et en assure la distribution.

Changements structurels dans les politiques nationales concernant le café et la restructuration de la chaîne de café au niveau national par la Confédération Nationale de Producteurs Agricoles du Congo (CONAPAC)
